Brice Hortefeux, ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du co-développement, vient de donner aux Ambassadeurs de France leur feuille de route en matière de regroupement familial.
En affirmant que rééquilibrer les flux migratoires, c’est mieux encadrer le regroupement familial, le ministre n’a pas caché son intention de contrecarrer ce flux migratoire, pour l’essentiel, légal et contrôlé et encadré par l’administration (DASS, Préfectures ANAEM et services consulaires à l’étranger. " (...) il ne saurait y avoir un droit absolu et inconditionnel à s’installer en France, sans projet d’intégration (...)" a-t-il poursuivi dans son discours aux ambassadeurs. Faut-il lui rappeler que le droit de vivre en famille est bel et bien un droit constitutionnel ? Pour l’avoir oublié, M. Postel-Vinay, Secrétaire État du gouvernement Chirac (version Giscard d’Estaing) avait déjà dû faire marche arrière en 1974, le gardien de la Constitution ayant refusé son projet de loi suspendant le regroupement familial
Certes, Brice Hortefeux ne remet pas en cause le droit de vivre en famille tel que le reconnaît la Constitution. Sa démarche est autrement plus...subtile, plus machiavélique. Il la rend quasiment impossible tant seront contraignantes, à l’avenir, les conditions pour bénéficier de ce droit. Et pour s’assurer que les ambassades feront bien le travail de sape demandé, la délivrance des visas relèvera désormais du ministère de M. Hortefeux. Tout cela pour moins de 100 000 personnes par an, toutes nationalités confondues y compris les personnes originaires de la l’union Européenne !
Le projet de loi, [qui devrait être présenté au parlement en septembre] "préparera en amont le parcours d’intégration" a t-il assuré, sans rire, aux ambassadeurs en oubliant que l’intégration est le résultat d’une double volonté : celle des habitants du primo-arrivant certes, mais aussi celle des habitants du lieu d’accueil. " Le parcours du combattant " a-t-on entendu chuchoter discrètement parmi les Ambassadeurs...
RdB