Survie

Justice instrumentalisée ?

rédigé le 17 juillet 2019 (mis en ligne le 1er mars 2020) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Le chef rebelle Mahamat Nouri et deux autres Tchadiens ont été interpellés le 17 juin dans le cadre d’une enquête ouverte en France depuis 2017 par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH). Ils sont soupçonnés d’avoir diligenté des opérations de recrutements forcés de combattants, dont des en­fants soldats, au Tchad et dans la province fronta­lière soudanaise du Dar­four, entre décembre 2005 et juillet 2010. En février 2008, Mahamat Nouri avait notam­ment conduit l’offensive des rébellions tcha­diennes qui avait été repoussée dans la capitale avec l’aide des forces françaises. On ne pourrait que se satisfaire de la volonté de la justice française de lutter contre l’impuni­té en matière de recrutement d’enfants sol­dats, si celle­-ci ne semblait à géométrie si variable... Pour la même période en effet, de nombreux rapports d’ONG comme de l’ONU documentent la présence d’enfants soldats dans les troupes d’Idriss Déby. Cette situation avait même donné lieu à un cour­rier de protestation de la ministre de la Dé­fense de l’époque, Michèle Alliot-­Marie. D’où les soupçons d’instrumentalisation de la justice françaises pour complaire à Idriss Déby. Mahamat Nour Ibedou, le président de l’une des ligues tchadienne des droits de l’homme s’est ainsi dit « profondément at­terré par la vague d’arrestations injustifiées et arbitraires opérées par les autorités fran­çaises dans le milieu de l’opposition en exil en France  ». (Rfi.fr, 17/06)

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 287 - juin 2019
Les articles du mensuel sont mis en ligne avec du délai. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez-vous
Pour aller plus loin
a lire aussi