Survie

Gabon, pays pauvre…

(mis en ligne le 1er octobre 2007) - Survie

Petit pays d’1,4 million d’habitants sur 267 667 km² (5,2 hab / km²), le Gabon a un PIB
(en 2005) de 4 972 milliards de francs CFA soit 7 580 millions d’euros (5 414 /hab).
Sa production pétrolière de 234 000 barils/jour en fait le 37e producteur mondial (13,4 millions
de tonnes en 2003 et en 2004) et lui a procuré en 2005 des recettes de 907 milliards
de francs CFA soit 1 383 millions d’euros. Malgré cette ressource (à laquelle il faut
ajouter le manganèse, le fer et le bois), la dette publique du Gabon s’élevait en 2004 à
4 150 milliards de francs CFA soit 6 326 millions d’euros (soit 83 % du PIB).
Il faut dire qu’il est 90e pays le plus corrompu sur 163 selon l’indice 2006 de Perception
de la corruption édité par Transparency International.
Ceci explique probablement que le Gabon se place au 124e rang sur 177 des pays les
moins développés, selon l’indice de développement humain 2006 du PNUD. Le Gabon
dispose en effet de seulement 0,29 médecins pour 1 000 habitants (OMS, 2004), pour
une espérance de vie de 54 ans (et une mortalité infantile 91 pour 1 000). Les dépenses
publiques de santé, 4,5 % du PIB en 2004 (OMS), semblent ridicules par rapport
aux 18,2 % du PIB que représentaient les recettes pétrolières en 2005.
L’Agence française de développement (AFD) y investit environ 15 millions d’euros
d’engagements nouveaux par an. De 2003 à 2006, l’AFD a ainsi fourni 147,63 millions
d’euros d’aide au Gabon. En 2005, les autorités françaises, considérant que le Gabon
pouvait se sentir « pénalisé » du fait qu’il n’avait pas bénéficié de mesures d’annulation
de la dette accordée à dix-huit pays pauvres, ont décidé d’offrir une « compensation
 » de 35 à 50 millions d’euros par an sur trois ans. Les autorités françaises ont
nié toute interprétation politique à ce geste consenti à moins de deux mois du scrutin
présidentiel qui a vu la « réélection » du président gabonais en décembre 2005.
La France était en 2005 le deuxième client du Gabon (219 millions d’euros, 8,7%) derrière
les États-Unis (51,2%), et son premier fournisseur (440 millions d’euros, 40 %)
devant les États-Unis (5 %). 96% des importations françaises en provenance du Gabon
concernent des matières premières (pétrole, bois et manganèse).
Plus de 150 filiales ou succursales d’entreprises françaises sont présentes au
Gabon (Rougier dans le bois, Total dans le pétrole, etc.). Il est le premier pays
d’Afrique subsaharienne pour le « stock » d’investissement français (IDE) avec 1
milliard d’euros. Les investissements français (80% des investissements étrangers)
génèrent un flux de revenu de l’ordre de 1,8 millions d’euros (2001). Total (5
millions de tonnes) et Shell Gabon (3,5 millions de tonnes) assurent plus de 70%
de la production pétrolière.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 162 - Octobre 2007
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