Selon une dépêche de l’agence Hirondelle le 27 septembre, Jérôme Bicamumpaka,l’ex-ministre rwandais des Affaires étrangères dans le gouvernement intérimaire en place pendant le génocide de 1994, en cours de jugement au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), souhaite citer à la barre quatre diplomates, deux hauts fonctionnaires et un intermédiaire français. Conformément à ses statuts, Le TPIR a donc demandé à Paris de coopérer avec la défense de ce Rwandais poursuivi pour génocide. Les personnes concernées, en poste en 1994, sont les ambassadeurs, Jean-Michel Marlaud (au Rwanda), Jacques Depaigne (au Zaïre), Jean-Bernard Mérimée, Jean-Marc Rochereau de la Sablière (à l’ONU et aux affaires africaines et malgaches), des conseillers à l’Élysée, Dominique Pin et Bruno Delaye, et enfin Daniel Léandri, une des chevilles ouvrières de l’affaire Elf, du nom de cette entreprise pétrolière et françafricaine, banque noire avérée de nombreux conflits en Afrique. Ces personnes ont rencontré à plusieurs reprises Jérôme Bicamumpaka pendant le génocide. Auront-elles le droit d’honorer leur citoyenneté pour que le rôle de celuici soit correctement éclairci par la justice internationale ?
Cette démarche du TPIR n’est pas la première et Paris a souvent refusé cette coopération. Sauf récemment, où quatre officiers français ont témoigné fin 2006 et début 2007. Ils l’ont fait pour la défense d’officiers rwandais, accusés de génocide, notamment Théoneste Bagosora, cerveau présumé du génocide, mais dans des conditions, imposées par la France, qui empêchaient objectivement toute expression personnelle de ce dont ils avaient été personnellement les témoins…, à la stalinienne.
Emmanuel Cattier