Survie

Vive la coloniale !

(mis en ligne le 1er février 2008) - Odile Tobner

Lors des voeux aux armées, le 10 janvier,
Nicolas Sarkozy a déclaré, entre
autres fortes pensées, qu’il voulait
faire « une politique de mémoire moderne.
Parce que la mémoire, c’est la modernité
 ».
[Et inversement bien sûr]. En quête de mémoire,
qu’a-t-il trouvé ? : « Je souhaite que
le trentième anniversaire de l’opération de
Kolwezi soit l’occasion de rendre hommage
aux militaires français qui, depuis trente ans,
participent aux opérations extérieures
 ».
Le 19 mai 1978, la Légion avait sauté sur cette
cité minière du Katanga au sud du Zaïre, dont
s’était emparé une rébellion contre Mobutu.
Les rebelles prirent en otages plusieurs
centaines d’Européens sur les 4 000 qui
étaient sur place. Le bilan, à la russe, fut
d’une centaine d’Européens tués et de milliers
de victimes des massacres qui, pendant
plusieurs jours, en représailles, noyèrent
dans le sang la région où tout autochtone
était présumé rebelle. Mobutu rassuré et
renforcé put continuer à présider au naufrage
du Zaïre. Quant aux autres opérations
extérieures, c’est le chapelet peu reluisant de
l’aide au maintien des dictateurs pour assurer
l’exploitation de l’Afrique. Après l’éloge de
Foccart (Billets d’Afrique n°163), on glorifie
la politique néocoloniale. C’est consternant.

Odile Tobner

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 166 - Février 2008
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