Billets d’Afrique (n°169, mai 2008) avait relaté la répression qui s’abattait sur le chanteur camerounais Lapiro de Mbanga, arrêté arbitrairement, début avril dans sa ville de Mbanga théâtre, comme plusieurs autres villes camerounaises, de graves violences en marge du mouvement de contestation contre le projet de révision constitutionnelle. Il vient d’être condamné à trois ans de prison "pour pillage en bande, attroupement et obstacle sur la voie publique". Le chanteur, qui avait été candidat du parti d’opposition Social Democratic Front (SDF) de John Fru Ndi aux élections municipales de Mbanga, a aussi été condamné à 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts à l’égard de la Société (française) des plantations de Mbanga (SPM) et à 80 millions (120.000 euros) destinés au Centre des impôts de Mbanga pour des préjudices subis lors des émeutes. L’interprète de Constitution constipée, chanson contre la révision constitutionnelle, jouit d’une grande popularité, depuis les années 90 pour ses textes très critiques vis-à-vis du régime despotique de Biya.