Décidément la diplomatie française continue de suivre avec beaucoup d’attention le dossier guinéen en usant de toute son influence. Pour le bien du peuple guinéen bien évidemment (Billets d’Afrique n°176, janvier 2009) Quitte à en faire trop.
Après avoir dépêché son ministre de la Coopération quelques jours après la prise de pouvoir de Moussa Dadis Camara pour réclamer le retour à la « légalité constitutionnelle » et la préparation des élections, priorité des priorités, la France n’hésite pas à se faire le porte-parole de la communauté internationale. La déclaration du Quai d’Orsay, le 23 janvier dernier, est à ce titre édifiante : « Nous constatons en effet que la junte s’était engagée auprès de la communauté internationale, notamment auprès d’Alain Joyandet lors de son déplacement à Conakry les 3 et 4 janvier, à ce que la transition soit assurée par un gouvernement civil. ». On ne peut manquer de noter l’égo surdimensionné de la diplomatie française. Alain Joyandet est ici présenté par le porte-parole de Kouchner comme l’émanation de la communauté internationale dans cette affaire.
A-t-on le souvenir d’une instance internationale donnant une quelconque délégation à la France dans la gestion de ce dossier ? Rappelons-nous la manière si cavalière par laquelle Chirac s’était auto-attribué un rôle de faiseur de paix en Côte d’Ivoire. On connaît la suite...