Dans le projet de loi de programmation militaire pour 2009-2014 que le gouvernement prépare et qui doit être soumis dans les prochaines semaines au vote du Parlement, il y a une disposition « scélérate » visant à limiter l’accès des juges à des lieux « sensibles ». Invoquant la nécessité de protéger le secret-défense, le gouvernement envisage, en effet, de restreindre fortement l’accès des juges d’instruction à des lieux sensibles tels que la présidence de la République, des ministères, les services secrets ou de grandes sociétés « intervenant dans le domaine de la recherche ou de la défense ». Une réponse aux perquisitions de ces dernières années dans les locaux des services de renseignements, les ministères et même l’Elysée, en 2007, dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Borrel. Il reste donc quelques semaines pour effectuer un maximum de perquisitions avant que l’on ne verrouille les portes. Avec une Assemblée croupion, des juges supprimés ou privés de moyens d’investigation quand il s’agit de l’Etat, on élimine, un à un, tous les contre-pouvoirs pourtant indispensables au bon fonctionnement d’une démocratie.