En attendant que les décideurs passent, peut-être, à l’acte en supprimant les paradis fiscaux, on s’amuse des pleurnicheries de la Suisse, du Luxembourg et de l’Autriche, trois des principaux pays européens pratiquant le secret bancaire. Tout en se défendant de l’accusation d’être des paradis fiscaux, ils refusent l’abolition du secret bancaire. « Le secret bancaire fait partie de notre mentalité sociale, de notre conception de la protection de la sphère privée » a gémi le ministre des finances suisse Hans-Rudolf Merz. Si la Suisse a une longue tradition historique du secret bancaire, ce n’est pas le cas du Luxembourg pour qui il s’agit surtout de protéger la prospérité de ses banques dont dépend l’économie du pays.
Au Luxembourg, qui abrite par ailleurs la chambre de compensation Clearstream (dont on parle si peu dans le contexte de la crise financière), les activités financières assuraient, en 2007, plus d’un tiers des richesses du pays et près de la moitié des rentrées fiscales.
Le secret bancaire est assez récent dans le Grand Duché. La pratique remonte à une loi de 1984 qui a consacré le banquier comme « confident nécessaire », au même titre qu’un prêtre, médecin ou avocat !