Alors que souffle un timide vent de moralisation, voilà un recrutement qui fait office de symbole de cette mondialisation dite « heureuse ». Une caricature de cette diplomatie business si chère à Nicolas Sarkozy. La Lettre du Continent (n°560) nous apprend, en effet, que la plus grosse société de capital-investissement au monde, Blackstone, a recruté un diplomate français, Gérard Errera. Administrateur d’Areva et EDF, Gérard Errera a également été ambassadeur auprès de l’Otan et ambassadeur de France au Royaume-Uni. Après deux ans passé au poste de secrétaire général du Quai d’Orsay, il va être chargé, comme conseiller spécial, des investissements européens du fonds de pension américain.
En fait d’investissement, Blackstone restructure à la hache. Il vient de fermer le site français (Pardies, Pyrénées-Atlantiques) d’une de ses filiales, le groupe chimique Celanese. 350 emplois directs supprimés. Comme il le dit lui-même, le désormais ancien haut-fonctionnaire est « fier de rejoindre un acteur majeur de l’économie globale ».