Voilà un publi-reportage bienvenu pour les caisses de l’hebdomadaire Valeurs actuelles (25 juin 2009). Le Sénégal s’est en effet offert un dossier de plusieurs pages très flatteur sur l’action de son président Abdoulaye Wade et sur « la stratégie de croissance accélérée du gouvernement sénégalais qui se traduit par des progrès remarquables dans les domaines de l’agriculture, des infrastructures, de l’industrie, des télécommunications et de l’exploitation des matières premières ». La réalité est évidemment bien plus distanciée. Il s’agit plus sûrement pour le Sénégal de faire oublier sa situation financière extrêmement critique. Les caisses sont vides et Dakar se démène dans les émirats du Golfe mais aussi à Paris pour trouver d’urgence des financements. En décembre dernier, l’agence française de développement (AFD) avait signé un accord de prêt de 125 millions d’euros au Sénégal (Billets d’Afrique n°176, janvier 2009) vertement critiqué par l’ambassadeur de France de l’époque, Jean-Christophe Rufin. Un montant très substantiel qui devait apurer une dette intérieure très lourde, celles des finances publiques et celles dues aux entreprises, notamment françaises. Il faut croire que cela n’était pas suffisant.
Raphaël De Benito