Depuis le déferlement médiatico-politique du film Home, début juin, (trop) peu de voix se sont élevées pour dénoncer l’opération publicitaire qui sous-tend ce grand projet planétaire. Parmi celles-ci, le Canard Enchainé (3 juin) et l’émission Là-bas si j’y suis (25 juin) nous rappellent que le contributeur financier, le groupe PPR de François-Henri Pinault, a engrangé en 2008 pas moins de 875 millions d’euros de bénéfices ; les 10 millions généreusement versés au réalisateur n’ont donc privé les actionnaires du groupe et son patron, 6ème fortune de France en 2009, que de 1,14% de cette manne. Un pourcentage rentable pour un groupe aux 97 filiales domiciliées dans les paradis fiscaux et judiciaires qui s’offre donc une image d’entreprise responsable. Un bel exemple de greenswashing.
Quant à Yann Arthus-Bertrand, il y a de quoi s’étouffer à l’écoute de ce commentaire : « le Gabon est l’un des plus grand producteur de bois au monde. Il a imposé la coupe sélective. Pas plus d’un arbre pour chaque hectare. Sa forêt est l’une de ses principales ressources économiques. Mais elle a le temps de se régénérer. » C’est exactement le contraire de ce que dénoncent les ONG environnementalistes gabonaises qui, elles, manquent cruellement de moyens pour se faire entendre. Alice Primo