Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, a annoncé le 27 octobre son souhait de créer des pôles judiciaires spécialisés, l’un notamment, pour le traitement des dossiers de génocide et de crime contre l’humanité. Cette mesure contenue dans le projet de loi sur la spécialisation des juridictions et des contentieux devra toutefois être discutée au Parlement. Selon la ministre, le pôle génocide et crime contre l’humanité pourrait être créé au sein du tribunal de grande instance de Paris. Le traitement de ces affaires « connaît des difficultés analogues à celles du crime organisé : dispersion des informations et des compétences, nécessité d’une expertise de haut niveau face à des contentieux de grande technicité ». Cette annonce intervient après que deux médecins rwandais exerçant en France, à Maubeuge et Villeneuve-sur- Lot, aient été mis sur la sellette ces dernières semaines pour leur participation présumée dans le génocide des tutsi. Le président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda en France, Alain Gauthier, avait alors estimé que « le ministère de la Justice ne donne pas aux juges les moyens de travailler ». Cette nouvelle encourageante est toutefois tempérée par la volonté du gouvernement de supprimer les juges d’instruction et de confier tous les pouvoirs d’enquête aux seuls procureurs, sous la coupe du ministre de la Justice.