Après l’arrestation du journaliste Taoufik Ben Brik le 10 novembre dernier, notre ministre des Affaires étrangères s’était fendu d’une déclaration pour le moins faiblarde : « Quand on a été élu pour la cinquième fois et qu’on dirige ce pays avec habileté (...), je pense que c’est inutile ». Elle a néanmoins été suivie d’une virulente campagne du pouvoir tunisien contre « l’ingérence » et la « politique coloniale » de la France. En dépit de la solidarité exprimée par plusieurs associations et journalistes à l’égard de Taoufik Ben Brik les diplomaties européennes sont restées silencieuses et aucun Etat européen représenté en Tunisie ni aucun membre de la délégation de la Commission européenne à Tunis n’a eu le courage d’envoyer des observateurs au procès. Une parodie de justice a condamné Taoufik Ben Brik, malade, à six mois de prison.