Kouchner est sans doute le dernier à tenter de faire croire à une rupture dans la politique africaine de la France. Déjà en février 2008, lorsque l’armée française avait une nouvelle fois sauvé la mise d’Idriss Déby au Tchad, il s’était exclamé avec la grandiloquence dont il est coutumier : « Pour la première fois dans l’histoire de la France, nous n’avons pas pris parti dans une lutte africaine. » Cette fois, c’est en matière des droits de l’homme qu’il y a du nouveau. Au cours d’un entretien, le 21 janvier, avec The European-American press club, Kouchner déclarait au sujet de la Guinée : « Je suis très fier de la position de la France qui ressemble à quelque chose d’inédit, à savoir de dénoncer les massacres. » Reconnaissons que c’est en effet peu fréquent, mais surtout à géométrie variable.