Survie

Le Gabon plutôt que le Sénégal

(mis en ligne le 14 mars 2010) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Après une période de flottement, les recommandations
du Livre blanc ont finalement
été suivies : la base militaire du Sénégal
sera finalement fermée, la France ne
conservant sur la façade ouest que la base
de Libreville. Rappelons, à l’attention des
journalistes tout particulièrement, qu’il
restera donc encore trois bases militaires
françaises en Afrique et non seulement
deux : au Sénégal, à Djibouti et… au
Tchad. Même si c’est sous couvert d’une
opération extérieure que mille hommes
sont présents dans ce dernier pays depuis
1986, appelons un chat un chat et une
base militaire une base militaire. L’armée
française ne se retire pas non plus complètement
du Sénégal : 400 hommes y
demeureront sous la forme (mystérieuse
pour l’instant) d’une «  plate-forme régionale
de coopération
 ». «  La France
conserve ses escales (aérienne, maritime)
qui lui permettront, en cas de besoin, de
remonter aussitôt en puissance
 », nous
confirme aussi Le Monde du 25 février.
Loin de se désengager d’Afrique, il s’agit
bien de poursuivre un processus engagé
de longue date visant à diminuer les garnisons
permanentes au profit de dispositifs
plus légers et d’une augmentation des
moyens de projection depuis la France.
Le président Wade, qui souhaitait simplement
déplacer la base française pour des
raisons foncières et la renommer pour des
raisons politiques, a tenté de s’attribuer le
mérite de cette décision et de faire croire
à un soudain sursaut de souveraineté nationale.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 189 - Mars 2010
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