L’ambassade des Etats-Unis à Ndjamena a publié, en mars dernier, un rapport détaillé sur les atteintes aux Droits de l’homme.
Il est accablant pour le régime d’Idriss Déby et ses forces de sécurité, armée, police et gendarmerie : « Tueries extrajudiciaires, disparitions pour cause politique, tortures, bastonnades et enlèvements par les forces de sécurité ; l’impunité de celles-ci ; conditions d’emprisonnement désastreuses ; arrestations et détentions arbitraires ; détentions dans des lieux secrets ; ingérence de l’exécutif dans le judiciaire ; utilisation de force excessive et d’autres abus dans les conflits internes y compris les tueries et l’utilisation des enfants soldats ; restrictions de la liberté d’expression, de presse et de rassemblement ; corruption officiellement répandue ; entrave aux travaux des ONG ; répression des activités syndicales, travaux forcés et exploitation du travail des enfants (…) ».
Le rapport publié note également qu’il n’y a eu aucune évolution sur l’enquête sur les massacres des civils perpétrés lors de l’attaque des rebelles et la contre-attaque du gouvernement en février 2008 à N’Djamena, qu’on ignore encore le sort exact d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, l’un des trois principaux leaders de l’opposition arrêté par la garde présidentielle à la faveur de ces mêmes combats et qu’il n’y a toujours eu aucune arrestation relative à ce cas.
Au cours de l’année 2009, le rapport souligne aussi que les disparitions de nature politique se sont poursuivies. Des pécadilles sans doute aux yeux de Nicolas Sarkozy qui a invité tout ce beau monde à parader sur les Champs-Elysées le 14 juillet prochain.