Selon le New York Times, repris par Le Monde (14 juin), l’administration
américaine aide le gouvernement somalien à payer les soldes des enfants soldats qui sont recrutés et envoyés au front. « A ce jour, seuls deux pays n’ont pas ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant, qui fixe à 15 ans l’âge minimum d’enrôlement volontaire et à 18 ans l’âge
de participation directe aux hostilités, il s’agit des Etats-Unis et de la Somalie », rappelle d’ailleurs Le Monde.
Une information que l’on peut rapprocher d’un autre (non) événement : « Dans une déclaration signée mercredi 9 juin, au terme de deux jours de conférence à N’Djamena, au Tchad, six pays africains – le Cameroun, la Centrafrique, le Niger, le Nigeria, le Soudan et le Tchad – se sont engagés à ce “qu’aucun enfant de moins de 18 ans ne prenne part, directement ou indirectement, à des hostilités et, le cas échéant, de prévenir toute forme de recrutement”. » (Le Monde, 11 juin).
Rappelons qu’en 2006, la ministre française de la Défense, Michèle Alliot
Marie, avait fait mine de menacer le pouvoir tchadien de retirer les forces
françaises si celui-ci ne démobilisait pas les mineurs présents dans son armée et ne mettait pas un terme à leur recrutement. L’année suivante, le règlement de cette question devait, selon l’ONU, être un préalable au déploiement de la force européenne Eufor-Tchad/RCA.
Depuis, l’on n’a guère démobilisé que les enfants provenant des rebellions
ralliées au régime et plusieurs milliers de mineurs sont toujours sous uniforme tchadien. Mieux, le régime bénéficie de la complaisance de l’UNICEF qui préfère une collaboration a minima plutôt que de braquer le dictateur tchadien.
La récente conférence qui s’est déroulée au Tchad vise à obtenir l’absolution de la communauté internationale et à écarter le risque d’une procédure devant la Cour pénale internationale. Ses effets seront
vraisemblablement à la hauteur des mesures prises, puisqu’il ne s’agit, selon la ministre des affaires sociales du Tchad, que d’opérations de « sensibilisation » auprès des militaires.