Certains secteurs du patronat allemand n’avait pas fait mystère en 2006 de leur intérêt pour la participation de l’Allemagne à l’opération militaire européenne Eufor en RDC (initiée en sous-main par la France, cf Le Monde diplomatique, juillet 2006) en raison des ressources minières de ce pays.
« L’accès aux matières premières minérales est le tendon d’Achille de l’approvisionnement de l’Europe et de son industrie », réaffirmait, début juin, Ulrich Grillo, responsable du comité matières premières de la Fédération des industries allemandes (BDI), lors d’un colloque de l’Association franco-allemande pour la science et la technologie (Le Monde, 16 juin).
Des préoccupations que partagent les autres patronats européens, particulièrement pour les minerais rares nécessaires au développement des nouvelles technologies (terres rares, niobium, indium, lithium, tantale, etc.) La commission européenne a donc élaboré une liste réactualisable de quatorze métaux dont l’approvisionnement pourrait devenir « critique ».
Face à ce risque, toujours selon Le Monde, « la Commission s’apprête donc à prendre des initiatives. Tout d’abord, à mener une politique commerciale internationale plus volontariste, afin de ne pas laisser le champ libre aux industriels chinois ou nord-américains, particulièrement en Afrique. “Il faut que nous trouvions une complémentarité entre notre stratégie de développement et notre politique de matières premières”, commente-t-on dans l’entourage du commissaire Tajani.
Le 8 juin, la Commission a, par exemple, rencontré la Commission de l’Union africaine afin, notamment, d’esquisser un partenariat autour des matières premières. Cela se traduirait par des investissements européens sur les infrastructures, notamment autour des bassins miniers, et par un travail commun d’évaluation des ressources géologiques africaines. »
Le seul développement qui vaille, c’est celui des infrastructures nécessaire au pillage du sol par les multinationales...