Survie

L’exemple allemand

(mis en ligne le 25 juillet 2010) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Le président fédéral allemand, Horst Köhler, a annoncé sa démission le 31 mai dernier, à la suite d’une polémique consécutive à une émission de radio à laquelle il participait. Il y justifiait la participation allemande à des interventions militaires extérieures par la nécessité de défendre certains intérêts économiques.

Aucun risque côté français, puisque la France n’intervient en Afrique, comme chacun sait, que pour le bien-être des populations africaines.

Et si la diplomatie française a annoncé, lors du sommet de Nice, une contribution française de 300 millions d’euros sur trois ans pour contribuer à la formation de futures forces africaines pour le maintien de la paix, c’est par pur altruisme et remarquable désintéressement.

Aucun lien avec la volonté de la France de donner des atours plus présentables à sa coopération militaire, ni avec la poursuite d’une quelconque politique d’ingérence, encore moins avec son souhait mainte fois répété de voir les moyens logistiques de ces futures Forces africaines en attentes (FAA) stockés dans ses propres bases militaires, et surtout pas avec la perspective d’un nouveau marché en équipements de défense qu’ouvrirait leur constitution…

Les Américains qui mènent une coopération sécuritaire de plus en plus poussée en Afrique sous couvert de lutte contre le terrorisme ne prennent, quant à eux, même plus la peine de cacher leurs intentions derrière le prétexte d’aider à l’autonomie des armées africaines.

Ainsi Anthony Holmes, commandant adjoint des activités civilo-militaires du Commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM), expliquait au sujet des récentes manoeuvres militaires conjointes « Flintlock 2010 » qui se sont déroulées en mai dernier dans la région sahélienne : « Le but de l’exercice est d’améliorer la coopération et l’interopérabilité des forces ouest-africaines, des Etats-Unis et des forces européennes, permettre la communication et la coordination entre plusieurs forces d’une dizaine de pays » (IPS, 5 mai).

En clair, préparer les armées africaines à collaborer à de futures interventions américaines.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 193 - Juillet 2010
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