Le remplaçant de Ruffin à l’ambassade de France au Sénégal, Nicolas Normand, a rapidement tenu à se démarquer de son prédécesseur : « Jean-Christophe Rufin a sa personnalité, c’est un écrivain, un académicien. Il a un charisme important. Moi, je suis un fonctionnaire, un diplomate, un spécialiste de l’Afrique », a t-il déclaré dans une interview au quotidien sénégalais L’Observateur (16 août).
Un « spécialiste » et un passionné : « Plus on découvre ce continent, plus on est fasciné par la complexité et par l’intérêt des sujets qu’on y rencontre. communicatifs et avec qui l’on peut avoir des relations très intéressantes. »
Fallait-il en douter ? Interrogé sur les accusations (tardives !) de son prédécesseur, il reconnaît que « ces réseaux qui s’activaient, par le passé, pour soutenir des régimes souvent sans tenir compte de la démocratie (…) ont juste changé de forme avec des méthodes simplement plus raffinées (sic !) » si l’on en croit « certains observateurs », mais il ne les condamne pas « a priori ».
Il pense d’ailleurs « que c’est une erreur de penser qu’il y a des réseaux occultes ». La preuve, « Robert Bourgi exprime souvent son point de vue de manière publique et donc les choses sont assez claires pour tout le monde ». Quant à « ce que l’on appelle la Françafrique, c’est une façon d’exprimer la complexité des relations entre la France et l’Afrique ».
En revanche, il n’est pas complexe de comprendre à qui Nicolas Normand doit son poste, nommé contre l’avis du Quai d’Orsay…