Ni l’Elysée ni l’Etat major n’entendent abandonner une présence militaire au Tchad. Aussi Idriss Déby sait-il qu’il ne prend pas trop de risques quand il proclame : « Si la France dit qu’elle n’a pas de moyens pour payer et qu’elle veut partir, nous garderons les meilleures relations possibles mais nous n’empêcherons pas Épervier de partir ».
C’est l’armée française qui a amené Idriss Déby au pouvoir et qui lui a permis de le conserver, jusqu’à la récente offensive rebelle de février 2008.
Mais depuis l’accord de paix entre le Tchad et le Soudan, les rebellions tchadiennes ont perdu leur principal sponsor, ce qui permet au président tchadien de faire monter les enchères et d’exiger, comme ses homologues djiboutien et sénégalais, une meilleure contrepartie financière à la présence militaire française.
Car malgré la manne pétrolière, les caisses de l’Etat tchadien sont vides... Réclamer une rallonge à Paris est néammoins plus sûr que d’imprimer en douce des faux dinars de Bahreïn.
Une dizaine de pilotes d’hélicoptère tchadiens doivent être formés en France à partir du mois d’octobre sur la base de Dax, dans les Landes (Jeune Afrique, 26 août). Ils devraient permettre à N’Djamena de remplacer une partie des mercenaires étrangers qui lui coûtent une fortune.
Et malgré l’accord avec le Soudan, Déby surveille, comme le lait sur le feu, les rébellions tchadiennes. Il vient ainsi d’interdire la circulation des Toyota pickup sur l’ensemble du territoire excepté celles appartenant à l’administration, aux ONG, aux diplomates et aux chefs traditionnels.
Il est donc toujours bon d’avoir son protecteur à ses côtés.