Survie

FDLR à Paris : mieux vaut tard que jamais

(mis en ligne le 4 novembre 2010) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

A l’occasion de l’arrestation en France de Callixte Mbarushimana, dirigeant des FDLR, à la demande de la Cour pénale internationale en raison des crimes contre l’humanité commis par son mouvement en RDC, le ministère des Affaires étrangères explique sans rire : « Nous coopérons avec la CPI, comme nous l’avons toujours fait, puisque vous savez que nous soutenons la justice internationale, et appliquons ce mandat d’arrêt » (12 octobre).

Passons sur le refus obstiné du gouvernement d’adapter les lois françaises en conformité avec la charte de la CPI qui a pour effet d’assurer l’impunité aux grands criminels internationaux pour peu qu’ils ne disposent pas d’une résidence « habituelle » en France.

Passons aussi sur l’absence répétée de collaboration avec le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Mais rappelons simplement que Callixte Mbarushimana vivait jusque-là paisiblement en France en dépit d’un mandat d’arrêt international pour génocide et crimes contre l’humanité émis par le Rwanda, malgré une injonction de l’ONU à la France en juin 2005 de le poursuivre pour participation au génocide des Tutsi, et nonobstant une plainte de février 2008 du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) devant la justice française.

En novembre 2009, le rapport sur la RDC du Groupe d’experts pour l’ONU dénonçait à nouveau le refus des autorités françaises, entre autres, de collaborer pour aider à l’identification des réseaux de soutien des FDLR.

Espérons simplement que l’arrestation de Callixte Mbarushimana ne sera pas l’arbre qui cache la forêt. A qui le tour ? En matière de criminels de guerre ou de criminels contre l’humanité, ce n’est pas le choix qui manque en France...

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 196 - novembre 2010
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