Avec quelques pas de retard sur Claude Guéant, les socialistes français débarquent en rang dispersé à Abidjan. Le PS entend renouer avec celui que l’ex-secrétaire général François Hollande avait jugé « infréquentable » en 2004.
Le 16 octobre, Jean-Christophe Cambadélis – responsable de la politique internationale du PS – et Jean-Marie Le Guen s’affichaient au côté de Gbagbo, en meeting à Daloa.
Le lendemain à Bouaflé, c’était Jack Lang qui accompagnait le président en campagne. Qui sait si c’est l’émissaire spécial de Sarkozy ou le membre du PS qui déclarait « Laurent est le candidat de la démocratie [...] la Côte d’Ivoire aujourd’hui est présentée comme un modèle, comme un exemple pour l’ensemble de l’Afrique. »
Le 28, l’ami Henri Emmanuelli n’y allait plus par quatre chemins sur France 24 : « Je pense que le seul qui peut diriger la Côte d’Ivoire, c’est Laurent Gbagbo. » « Et je pense en plus que la République française a joué avec lui une très, très mauvaise, très vilaine partie. » « M. Gbagbo est persuadé que, depuis quelques années, il y a eu des coups d’Etat pour le déstabiliser et que la France n’était pas loin derrière et moi, je ne suis pas loin de penser comme lui », a-t-il poursuivi, précisant : « sous l’ère Chirac ».
Les éléphants ne changent donc pas. En 2004 comme en 2010, ils ne sont pas loin de penser comme l’Élysée. Toujours à la remorque ?