Quelle surprise ! Le Congo Brazza
vient de renoncer à la procédure qu’elle
avait entamée en 2002 devant la Cour
internationale de justice (CIJ) contre la
France concernant les disparus du Beach
de Brazzaville (près de 350 congolais,
de retour d’exil, avaient eté enlevés par
des éléments de la garde présidentielle et
exécutés dans l’enceinte même du palais
du président Sassou Nguesso).
On se rappelle que le Congo Brazza avait,
le 9 décembre 2002, demandé à la CIJ
de faire annuler une procédure judiciaire
ouverte à Meaux, à la suite d’une plainte
déposée par la FIDH et des rescapés du
massacre du Beach.
La plainte, pour
crimes contre l’humanité et tortures,
mettait en cause notamment le président
congolais Denis Sassou Nguesso, le
ministre congolais de l’Intérieur Pierre
Oba et Jean-François N’Dengue, en charge
de la sécurité au Port fluvial du Beach de
Brazzaville.
Le Congo Brazza estimait
que la France, qui avançait le principe
de compétence universelle, avait violé
la règle selon laquelle un Etat membre
de l’ONU ne peut exercer son pouvoir
sur le territoire d’un autre Etat membre.
En 2004, N’Dengue, en visite privée
dans l’Hexagone était arrêté et placé en
garde à vue à Paris à la demande du juge
de Meaux, Jean Gervillié, qui instruisait
l’affaire. Il avait été libéré dans la nuit sur
intervention de Dominique de Villepin et
exfiltré hors de France.
« On se dit que ça ne vaut plus la peine.
L’affaire des disparus du Beach a
l’autorité d’une affaire jugée », a expliqué
Dinar Moubanga Moukonzi, directeur
de cabinet au ministère congolais de la
Justice et des Droits humains (AFP, 18
novembre). En 2005, quinze officiers
supérieurs et cadres avaient, en effet, été
acquittés à Brazzaville dans une parodie
de procès.
En réalité, les autorités congolaises
craignaient que la justice internationale
identifie les responsables de la tuerie,
d’où l’abandon opportun de la procédure
devant la CIJ.