Survie

Areva au Niger : des brèches dans les digues, pas dans l’opacité

(mis en ligne le 6 janvier 2011) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Le 11 décembre, une brèche de plusieurs mètres était découverte dans une digue (non cimentée) retenant des déchets liquides radioactifs de la Somaïr, un des deux gisements d’uranium actuellement exploités par Areva au Niger.

D’après la direction, ce seraient 200 000 litres de « jus » qui se seraient ainsi répandus, sur une surface estimée à 2 à 3 ha, à seulement 3,5 km de la ville d’Arlit d’après les estimations du réseau Sortir du Nucléaire.

En cause, d’après la coordination de la société civile d’Arlit : « Le manque de surveillance environnementale, la suppression de la pompe utilisée en cas de risques de débordements, le manque d’intérêt des responsables de l’entreprise pour les questions de protection de l’environnement, la suppression du gardiennage de l’endroit, le mauvais état des digues et des bassins, la négligence et la mauvaise mise en oeuvre du plan de suivi environnemental et le manque d’application de la réglementation en la matière par la Somaïr et BEEI (Bureau d’évaluation environnementale des études d’impacts) ».

Malgré les risques évidents de pollution radiologique de l’air et des ressources en eau, la Coordination dénonce la « réticence de la direction de la Somaïr à communiquer avec les organisations de la société civile », évidemment « en contradiction avec la charte des valeurs du groupe Areva ». Dans un courrier adressé le 17 décembre à la présidente Anne Lauvergeon, la CRIIRAD demande, en vertu de sa convention de partenariat avec l’ONG locale Aghir in Man permettant la réalisation de contrôles radiologiques indépendants, que le groupe transmette toutes les informations techniques nécessaires, notamment le « dispositif de récupération des terres contaminées mis en oeuvre ».

A quelques semaines de l’élection présidentielle nigérienne, dont pourrait dépendre la gestion future de la principale ressource naturelle du pays, cette demande de transparence risque d’être malvenue. Areva a commencé par refuser, le 16 décembre, la demande d’Aghir in Man de participer aux prises d’échantillons...

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 198 - Janvier 2011
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