Survie

Gabon : Bongo usurpateur

(mis en ligne le 7 février 2011) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

C’est sûrement l’innocence et la naïveté des débutants qui a fait dire à Henri de Raincourt, le ministre français de la Coopération, que la France soutient le président gabonais, Ali Bongo, face à son ex-copain d’enfance devenu opposant, André Mba Obame, car « personne ne se hasarde à contester son élection » (TV5-Monde, 26 janvier).

Réflexion tout à fait hasardeuse puisque Obame, ancien ministre des basses oeuvres d’Omar Bongo, poulain des services français, s’est autoproclamé président du Gabon à la suite des propos de Michel de Bonnecorse, ancien Monsieur Afrique de Chirac avouant, dans le documentaire Françafrique de Patrick Benquet, que les résultats de la présidentielle d’août 2009 avait été inversés au profit d’Ali Bongo.

Bonnecorse a eu beau démentir, de façon ridicule, en incriminant le montage, personne n’y a cru. D’autant que son propos était appuyé par l’ancien chef des services secrets français au Gabon  : « on a les vrais chiffres, on n’est pas les seuls…même l’agence France Press locale les a… ». Pourtant le bureau de l’AFP de Libreville n’a pas bien diffusé les vrais résultats, conséquence peut être des menaces de mort reçues pas son directeur.

La seule dépêche de l’AFP évoquant le contenu de Françafrique est datée du 18 décembre 2010 et bien sûr ne cite que Michel de Bonnecorse. Depuis, plus aucune dépêche ne fait référence à l’origine de la crise de légitimité du pouvoir gabonais. En tout état de cause, les Gabonais méritent mieux qu’Ali Bongo et André Mba Obame.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 199 - février 2011
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