C’est sûrement l’innocence et la naïveté
des débutants qui a fait dire à Henri de
Raincourt, le ministre français de la
Coopération, que la France soutient le
président gabonais, Ali Bongo, face à son
ex-copain d’enfance devenu opposant,
André Mba Obame, car « personne ne
se hasarde à contester son élection »
(TV5-Monde, 26 janvier).
Réflexion
tout à fait hasardeuse puisque Obame,
ancien ministre des basses oeuvres
d’Omar Bongo, poulain des services
français, s’est autoproclamé président du
Gabon à la suite des propos de Michel
de Bonnecorse, ancien Monsieur Afrique
de Chirac avouant, dans le documentaire
Françafrique de Patrick Benquet, que les
résultats de la présidentielle d’août 2009
avait été inversés au profit d’Ali Bongo.
Bonnecorse a eu beau démentir, de façon
ridicule, en incriminant le montage, personne n’y a cru. D’autant que son
propos était appuyé par l’ancien chef
des services secrets français au Gabon
: « on a les vrais chiffres, on n’est pas
les seuls…même l’agence France Press
locale les a… ». Pourtant le bureau de
l’AFP de Libreville n’a pas bien diffusé
les vrais résultats, conséquence peut être
des menaces de mort reçues pas son
directeur.
La seule dépêche de l’AFP
évoquant le contenu de Françafrique est
datée du 18 décembre 2010 et bien sûr ne
cite que Michel de Bonnecorse. Depuis,
plus aucune dépêche ne fait référence
à l’origine de la crise de légitimité du
pouvoir gabonais. En tout état de cause,
les Gabonais méritent mieux qu’Ali
Bongo et André Mba Obame.