Survie

Abidjan se prépare au pire

(mis en ligne le 26 avril 2011) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Guillaume Soro, le leader rebelle devenu Premier ministre de Ouattara, mise toujours – depuis 2002 en fait – sur l’option armée pour renverser Gbagbo. Ses appels à une intervention extérieure ne se sont pas concrétisés.

Malgré le soutien affirmé des diplomaties française et américaine en faveur de Ouattara, les organisations internationales – CEDEAO, UA, ONU – se renvoient jusqu’ici la responsabilité d’une décision qui plongerait Abidjan dans la guerre urbaine. Les prémices de cette guerre remontent au mois de décembre, avec les opérations menées par le « commando invisible  ».

Ce commando contrôle aujourd’hui une grande partie d’Abobo, quartier d’Abidjan le plus touché par les violences. Il serait dirigé par Ibrahim Coulibaly, alias IB, condamné par contumace par la justice française en 2008. Depuis qu’il a outrepassé l’interdiction de quitter la France, les échos réguliers de sa cavale, à Cotonou, Bruxelles et même Paris, laissent imaginer la bienveillance des services français pour cet habitué des tentatives de coups d’état. En face, la répression des manifestations pro-Ouattara par les forces fidèles à Gbagbo est continue.

Le compteur macabre tenu par l’ONU affichera bientôt 500 morts en quatre mois. Face à la progression des rebelles, le chef des patriotes, Charles Blé Goudé, a appelé les jeunes Ivoiriens à s’enrôler dans l’armée pour défendre le pouvoir en place. Cette annonce augure du pire. Les Abidjanais ne s’y trompent pas. Nombre d’entre eux ont pris la route de l’exode. Les déplacés internes sont estimé à un demi-million.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 201 - Avril 2011
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