Survie

Côte d’Ivoire : Simon l’apologiste

(mis en ligne le 26 avril 2011) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Dans une interview au Figaro (15 mars),
l’ambassadeur français en Côte d’Ivoire
– récusé par Laurent Gbagbo – fait preuve
d’une mauvaise foi affligeante. Oubliant les
affrontements meurtriers du 16 décembre,
Jean-Marc Simon loue l’« immense
patience
 » de Ouattara pour ne pas avoir
lancé ses partisans dans la rue avant la mi-janvier.
C’est pourtant l’appel à la prise de
la radio-télévision ivoirienne par le camp
Ouattara qui a provoqué ces premiers
affrontements entre forces loyales à Gbagbo
et partisans de Ouattara – comprenant des
civils et des rebelles. Simon se moque de
nous lorsqu’il déclare : « Je ne vois pas
de prémices d’une guerre civile
 ». Bien
plus que d’un aveuglement, il s’agit d’une
stratégie délibérée : simuler l’isolement
du « clan » Gbagbo dans la société, nier la
profonde division des Ivoiriens et le fait que
la France joue une partie de la population
contre l’autre. Mais lorsqu’il dénonce les
« attaques [...] lancées dans l’ouest par
les soldats et les mercenaires libériens
de Laurent Gbagbo […] repoussées avec
succès par les Forces républicaines
 », ce
laudateur de la rébellion – rebaptisée Forces
Nouvelles en 2003, puis Forces républicaines
aujourd’hui – perd toute crédibilité. C’est
bien une offensive rebelle que l’ouest
ivoirien subit depuis fin février, avec la
prise de cinq villes le long de la frontière
libérienne et le premier port cacaoyer
mondial en ligne de mire – San Pedro.
Depuis début décembre, 100 000 Ivoiriens
se sont réfugiés au Liberia.

Soutenez l'action en justice contre Total !
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 201 - Avril 2011
Les articles du mensuel sont mis en ligne avec du délai. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez-vous
Pour aller plus loin
a lire aussi