Décrypter les relations sulfureuses que
Nicolas Sarkozy entretient avec ses
homologues des anciennes colonies, au
sud du Sahara, s’avère édifiant pour qui
veut comprendre, son ascension jusqu’à
la tête de l’Etat.
Bien des spécialistes ont présenté Nicolas
Sarkozy comme une « page blanche » en
évoquant ses relations avec l’Afrique. Il
aurait été le seul président français, depuis
le général de Gaulle, a pouvoir aborder le
continent noir sans préjugés. Sans dette,
ni compromission avec les potentats
locaux. Sans amitié pour les dictateurs
sanguinaires. Sans réseau personnel, ni
financement politique caché. Un décideur
qui pourrait enfin incarner la rupture, le
changement…
En réalité, Nicolas Sarkozy a été formé
dès les années 1970 par les meilleurs
praticiens RPR de la France-à-fric.
Parmi les maîtres d’oeuvre, on reconnaît
Jacques Chirac, Charles Pasqua et
Achille Peretti (corse également,
homme des réseaux secrets pendant la
Seconde Guerre mondiale et directeur de
compagnie minière en Centrafrique). Et
tant d’autres…
L’ouvrage de Gilles Labarthe lève le voile
sur cette mystification et s’emploie à
décortiquer le rôle joué par les principaux
mentors politiques et financiers du
président. Contrairement au discours
officiel, ce dernier a poursuivi avec
d’autres acteurs la tradition gaulliste sur
le continent noir.
Journaliste d’investigation suisse, Gilles
Labarthe est l’auteur de deux livres
d’enquête : L’Or africain - Pillages, trafics
& commerce international, avec François-
Xavier Verschave, éditions Agone, 2007 ;
Le Togo, de l’esclavage au libéralisme
mafieux, éditions Agone, 2005.
Editions Hugo&Cie, 17 euros, 260 pages