Douze députés du Burkina Faso viennent d’écrire en avril 2011 aux parlementaires français. Evoquant « l’attachement aux valeurs de la démocratie et à la justice » du parlement, ils demandent, « au nom de la coopération entre les peuples » « la création au sein du parlement français d’une commission d’enquête parlementaire sur le cadre de l’assassinat de Thomas Sankara ». Cette lettre est disponible sur le site thomassankara.net.
Des députés d’Europe Ecologie-les Verts et du PCF ont d’ores et déjà répondu positivement et la demande de commission d’enquête, en cours de rédaction, devrait être déposée courant juin.
Depuis octobre 1997, soit depuis près de quatorze ans, plusieurs procédures judiciaires successives ont été lancées au Burkina Faso pour que soit élucidé l’assassinat de Thomas Sankara, sans qu’aucune n’aboutisse. Le Comité des Droits de l’homme de l’ONU a été saisi, pour finalement se satisfaire de mesures dilatoires du gouvernement burkinabé qui n’ont pas fait avancer la vérité.
Mais en France rien n’avait été entre pris jusqu’ici. Pourtant depuis de nom breuses années, des documentaires, des émissions radios, des articles de presse et des témoignages évoquent tous la responsabilité de la France dans cet assassinat.
En décembre 2009, un collectif d’associations avait donc lancé une nouvelle campagne d’opinion intitulée « Justice pour Thomas Sankara, Justice pour l’Afrique », appuyée par un appel qui réclame notamment l’ouverture des archives de plusieurs pays dont la France. Cet appel a été signé par 6 700 personnes et a déjà reçu le soutien de nombreuses personnalités, de partis et d’associations de différents pays.
Cette nouvelle initiative des députés burkinabé devrait permettre que le débat soit porté au sein de la vie politique française, voire d’en apprendre un peu plus sur les circonstances de l’assassinat de Thomas Sankara.