Survie

Côte d’Ivoire : ça chauffe pour les Com’zones de Soro

(mis en ligne le 1er août 2011)

Aprèsle rapport onusien étouffé (Billets n°202), Human Rights Watch (HRW) et la CIA épinglent les chefs de guerre de la rébellion ivoirienne.

Selon Africa Mining Intelligence (1er juin), l’agence américaine aurait enquêté sur l’installation de personnes liées à AQMI sur les zones d’exploitation du diamant contrôlées par les chefs de guerre Ouattara Issiaka (alias Wattao) et Hervé Touré (alias Vetcho).

Malgré l’embargo de l’ONU en 2005, les diamants restent une source de revenus pour les rebelles de Guillaume Soro. Alassane Ouattara aurait demandé au leader rebelle - reconduit à son poste de Premier ministre - de mettre fin à ce commerce. Wattao était déjà l’un des deux commandants de zone explicitement visés par le rapport des experts de l’ONU.

Le 2 juin, HRW a publié un long communiqué rapportant les exactions commises depuis deux mois par les deux camps. HRW demande aux autorités ivoiriennes de suspendre, « les commandants contre lesquels il existe des preuves crédibles d’implication, soit directement, soit par la responsabilité de commandement, de meurtres, de tortures ou d’autres exactions graves. Au minimum, cela devrait inclure Chérif Ousmane et Ousmane Coulibaly [...] et le capitaine Eddy Médy ».

Chérif Ousmane (alias Guépard, com’zone de Bouaké) et Ousmane Coulibaly (alias Ben Laden, com’zone d’Odienné) sont en charge du ratissage dans la commune de Yopougon, dont la population est largement favorable à Gbagbo, tandis qu’Eddy Médy (com’secteur de Danané) ferait partie des responsables des massacres de civils dans l’ouest. Et dans cette même zone ouest, Losseni Fofana (alias Loss) était le second com’zone visé par les experts de l’ONU.

Enfin, Chérif Ousmane, mis en cause dans l’exécution de 29 détenus, a souvent été décrit comme très proche des Français de la Licorne. Dans Parmi les rebelles, Agnès du Parge, enthousiaste, écrivait, en 2003 : « Les chefs militaires français présents à Bouaké me confient que, d’un point de vue tactique, Chérif n’a rien à apprendre des stratèges français. C’est un parfait homme de terrain, le top du top de l’action commando. »

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 203 - Juin 2011
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