Aprèsle rapport onusien étouffé (Billets
n°202), Human Rights Watch (HRW) et
la CIA épinglent les chefs de guerre de la
rébellion ivoirienne.
Selon Africa Mining Intelligence (1er juin),
l’agence américaine aurait enquêté sur
l’installation de personnes liées à AQMI
sur les zones d’exploitation du diamant
contrôlées par les chefs de guerre Ouattara
Issiaka (alias Wattao) et Hervé Touré (alias
Vetcho).
Malgré l’embargo de l’ONU en
2005, les diamants restent une source de
revenus pour les rebelles de Guillaume Soro.
Alassane Ouattara aurait demandé au leader
rebelle - reconduit à son poste de Premier
ministre - de mettre fin à ce commerce.
Wattao était déjà l’un des deux commandants
de zone explicitement visés par le rapport des
experts de l’ONU.
Le 2 juin, HRW a publié un long communiqué
rapportant les exactions commises depuis
deux mois par les deux camps. HRW
demande aux autorités ivoiriennes de
suspendre, « les commandants contre lesquels
il existe des preuves crédibles d’implication,
soit directement, soit par la responsabilité de
commandement, de meurtres, de tortures ou
d’autres exactions graves. Au minimum, cela
devrait inclure Chérif Ousmane et Ousmane
Coulibaly [...] et le capitaine Eddy Médy ».
Chérif Ousmane (alias Guépard, com’zone
de Bouaké) et Ousmane Coulibaly (alias Ben
Laden, com’zone d’Odienné) sont en charge
du ratissage dans la commune de Yopougon,
dont la population est largement favorable à
Gbagbo, tandis qu’Eddy Médy (com’secteur
de Danané) ferait partie des responsables
des massacres de civils dans l’ouest. Et dans
cette même zone ouest, Losseni Fofana (alias
Loss) était le second com’zone visé par les
experts de l’ONU.
Enfin, Chérif Ousmane,
mis en cause dans l’exécution de 29 détenus,
a souvent été décrit comme très proche
des Français de la Licorne. Dans Parmi
les rebelles, Agnès du Parge, enthousiaste,
écrivait, en 2003 : « Les chefs militaires
français présents à Bouaké me confient que,
d’un point de vue tactique, Chérif n’a rien à
apprendre des stratèges français. C’est un
parfait homme de terrain, le top du top de
l’action commando. »