Défaite en rase campagne pour quatre
militaires français ayant officié au
Rwanda : le colonel Jacques Hogard et les
généraux Éric de Stabenrath, Jean-Claude
Lafourcade et Didier Tauzin ! Ceux-ci
poursuivaient en diffamation le journaliste
Patrick de Saint-Exupéry, auteur du livre
« Complices de l’inavouable, la France
au Rwanda ».
Publié en 2004 sous le titre
« L’inavouable, la France au Rwanda »,
l’ouvrage avait été réédité en mars 2009
augmenté d’une introduction inédite.
La page de couverture comportait en
son centre le titre du livre « Complices
de l’inavouable » et tout autour le nom
de nombreuses personnalités, parmi
lesquelles François Mitterrand, Dominique
de Villepin, Hubert Védrine, des militaires
de haut rang, le juge Bruguière ou encore
le nom des banques Crédit Lyonnais et
BNP.
Les militaires français, cités en première
page et estimant être taxés de « complices »
du génocide, avaient attaqué Saint-Exupéry
et son éditeur en diffamation. La cour
d’appel de Paris a confirmé, le 29 juin, les
jugements de première instance et donné
tort aux plaignants estimant qu’il était
« légitime » de « procéder à l’occasion
du quinzième anniversaire du génocide
rwandais à la nouvelle publication (...) d’un ouvrage déjà édité en 2004, qui
n’avait fait l’objet d’aucune poursuite » à
l’époque.
Par ailleurs, la cour a souligné
les « éléments sérieux » de l’enquête de
Patrick de Saint-Exupéry. Un jugement
qui refroidira peut-être les ardeurs
judiciaires de ces officiers qui multiplient
les procédures.
La dernière en date vise la
revue et le site internet La Nuit rwandaise
pour diffamation publique envers officier
supérieur en mission. Plainte déposée
en février 2011 par neuf des militaires
français engagés au Rwanda entre 1990
et 1994. Les plaignants sont nommément
désignés dans un communiqué officiel du
gouvernement rwandais rendant compte
des travaux de la Commission d’enquête
sur les responsabilités françaises dans
le génocide des Tutsi, dite Commission
Mucyo.
Ce communiqué avait été reproduit
sur le site en août 2008... mais aussi sur
celui de l’association France Turquoise, à
laquelle participent les plaignants.