La Françafrique, ça n’est pas que des mallettes. Ce sont aussi des mécanismes institutionnels de domination : le 19 septembre, les ministres des Finances des quinze pays de la zone franc et des gouverneurs des banques centrales de la zone, étaient réunis à Bercy sous le haut patronnage de deux ministres français, François Baroin et Henri de Raincourt.
Alors que les peuples d’Europe réalisent leur manque de souveraineté monétaire depuis la création d’une Banque centrale européenne indépendante du pouvoir politique, l’ingérence française dans l’administration du franc CFA semble toujours loin d’être remise en cause.
Le communiqué lénifiant qui a suivi cette réunion que « les ministres et les gouverneurs ont exprimé leur confiance dans les mesures prises pour garantir la stabilité financière et la croissance dans la zone euro » et que « les participants se sont félicités de l’avancement des travaux du G20 sous la présidence française ».
On imagine en effet sans peine tous ces ministres, s’autorisant courageusement à appuyer la politique de Nicolas Sarkozy vis à vis des partenaires européens ou de ce club fermé qu’est le G20, en présence de deux ministres français eux-mêmes le doigt sur la couture du pantalon.