Paul Biya est seulement le deuxième président du Cameroun depuis son accession à l’indépendance en 1960.
A 78 ans, il est au pouvoir depuis 1982, après avoir été Secrétaire général de la présidence puis Premier ministre de Ahmadou Ahidjo, donc dans les arcanes du pouvoir depuis 1962. Il « dirige » le Cameroun depuis l’Intercontinental de Genève, palace suisse qu’il occupe une grande partie de l’année. Biya préside tout au plus un conseil des ministres chaque année. Son gouvernement pléthorique compte près de soixante-dix ministres.
La loi de Finances autorisait le président, jusqu’en 1994, « en cas de besoin, à prélever et à affecter par décret à un compte spécial hors budget tout ou partie des résultats bénéficiaires des entreprises d’État ».
Selon L’Événement du Jeudi (22 mai 1997), « l’évaporation de 2,3 milliards de francs français [350 millions d’euros] pour la période 1988-1993, ainsi que l’évasion fiscale hors du Cameroun, de 20 milliards de francs français [3milliards d’euros] entre 1988 et 1993 donne une idée des sommes détournées ».