Survie

Obiang débouté, l’affaire des biens mal acquis renforcée

(mis en ligne le 5 octobre 2011) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Teodoro Obiang
se plaignait tout particulièrement des
passages du rapport indiquant qu’il avait
« installé un véritable régime autoritaire »,
que son clan avait amassé une fortune
« estimée entre 500 et 700 millions
de dollars
 » qui « proviendrait du
détournement de la rente pétrolière
 ».

Les avocats du président Obiang
déploraient à la sortie du procès le climat
actuel en France, « défavorable aux
chefs d’états africains
 ». Il faut dire que
dans les jours précédents ce jugement,
un luxueux hôtel particulier, avenue
Foch, soupçonné d’appartenir à Obiang,
avait été perquisitionné par les juges en
charge de l’instruction de l’affaire des
BMA. Quelques jours plus tard, une
saisie spectaculaire de voitures de luxe lui
appartenant avait aussi eu lieu.

Pour le tribunal, les précautions dans les
formulations, la richesse des témoignages
et des références du rapport incriminé ont
démontré la bonne foi des rédacteurs du
rapport. Par ailleurs, fait rare, le tribunal
condamne le président équato-guinéen
à verser 2500 euros à chacun des quatre
prévenus, pour l’aspect abusif de la
plainte. « C’est à bon droit que dans les
circonstances de l’espèce, les prévenus
relaxés invoquent l’abus de constitution
de partie civile qui se trouve caractérisée,
compte tenu de la présentation qui a été
faite dans ce rapport des plaintes déposée
en France et en Espagne à propos des
biens dits « mal acquis », dont il était
légitime de rendre compte au regard des
exigences de l’information du public sur
des questions d’intérêt général supérieur,
s’y mêlerait-il une part de subjectivité
ou d’esprit militant, laquelle mérite en
démocratie d’être admise et préservée
 ».

Espérons toutefois, si Teodoro Obiang
payait cette somme, qu’elle ne serait pas
prélevée aux dépens du peuple de Guinée
Équatoriale. Rien n’est moins sûr...

En attendant, l’affaire des biens mal
acquis connaît un développement plus
proche des milieux politiques français
avec l’audition le 6 octobre de Robert
Bourgi dans l’affaire des biens mal acquis
.
peut-être une surprise pour le bavard
avocat, qui croyait pouvoir se limiter à
de pittoresques révélations sur des faits
anciens donc prescrits ?

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 206 - octobre 2011
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