A l’occasion de la libération de Tripoli, des journalistes du Wall Street Journal avaient pu pénétrer, fin août, dans le bâtiment où le régime libyen surveillait les communications.
Ils y ont notamment retrouvé des manuels portant le logo d’Amesys, entreprise française filiale du groupe Bull dont la directrice de la communication n’est autre que la fille du ministre de la Défense, Gérard Longuet.
Cette société française avait vendu à Kadhafi en 2007 un système d’interception de communication, et de traitement de données et d’analyses. D’après Mediapart, c’est à la demande de Nicolas Sarkozy, avec l’appui de Claude Guéant, de Brice Hortefeux et du marchand d’armes Ziad Takieddine que le contrat et les accords de coopération technologique avaient été signés.
Plusieurs questions, et non des moindres, restent en suspens : pourquoi les autorités ne sont-elles pas capables de justifier du cadre juridique à ces exportations de matériels aussi sensibles ? Le sommet de l’Etat gère-t-il des contrats militaires en dehors de tout contrôle des structures compétentes ? Amesys, avec le concours de l’Etat, a-t-il vendu ses systèmes d’espionnage à d’autres dictatures ?