Survie

Africa24, outil de propagande

(mis en ligne le 13 décembre 2011) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

C’est à Saint-Cloud, début novembre que le
président équato-guinéen Obiang Nguema,
qui dirige d’une main de fer depuis 1979
l’un des régimes les plus corrompus de la
planète, a inauguré les locaux de sa chaîne
d’information Africa24, qu’il a entièrement
financée depuis sa création en 2009.

Africa24
emploie 85 salariés et a été fondée en 2009
grâce à un investissement de 10 millions
d’euros de la Guinée-Equatoriale qui en
détient 20%. Son président, le Camerounais
Constant Nemale, en détient les 80% restant.

Celui-ci n’a pas tardé à révéler la véritable
utilité d’Africa24 en dénonçant « tous ceux
qui passent leur temps à détruire l’image de
la Guinée-Equatoriale
 », « Vous êtes ici en
famille
 », a-t-il lancé à Obiang en promettant
qu’Africa24 se fera « une obligation morale »
de « combattre jusqu’à ce que l’Unesco
attribue le prix Obiang
 ». La directrice de
l’Unesco, Irina Bokova, s’oppose en effet
à la remise de ce prix scientifique, financé
à hauteur de trois millions de dollars par
Obiang en raison de son passif en matière
de corruption et de respect des droits de
l’homme.

Début octobre, l’Unesco avait remis toute
décision au printemps 2012 après les
derniers développements en France de
l’enquête des Biens mal acquis dans lequel
est impliqué Obiang, notamment la saisie fin
septembre de onze voitures de luxe du fils
aîné et successeur pressenti de M. Obiang,
Teodorin. Quelques jours après, Obiang
nommait Teodorin ambassadeur adjoint de
son pays à l’Unesco, lui permettant ainsi de
bénéficier d’une immunité diplomatique si
la justice française voulait l’interroger.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 208 - décembre 2011
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