Survie

Les dessous chiffrés des législatives ivoiriennes

(mis en ligne le 9 janvier 2012) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Dans ses éditions précédentes, Billets
d’Afrique
fustigeait
l’aveuglement
volontaire de la diplomatie française
et
prévenait « [qu’]avec un redécoupage
électoral sur mesure, le résultat des
élections législatives habillera les ex-
dirigeants rebelles, devenus candidats
aux législatives, d’une nouvelle légi­timité.
 »

La Convention de la société
civile ivoirienne (CSCI)
confirme cette
analyse, dans son rapport d’observation
(14 décembre). « Pour ce qui est du
nouveau découpage, le gouvernement n’a
pas indiqué les critères qui ont prévalu.
Mais, à l’analyse, nous constatons que
les critères ont été plus politiques que
rationnels. Au nord [ex-zone rebelle],
par exemple, on est passé de 53 sièges
dans l’ancien découpage à 74 sièges
contre 9 sièges pour les autres régions
du pays.
 »

La participation, globalement
faible, serait contrastée : « Selon notre
observation, le taux de participation
pourrait se situer entre 30 et 35%. Cette
moyenne couvre une grande disparité
entre les régions du nord qui enregistrent
des taux de participation supérieurs à
50% contre ceux des régions du sud se
situant en dessous de 30%.
 » Cette faible
participation s’explique en partie par le
boycott du FPI de Laurent Gbagbo.

Dans
ses conclusions, la CSCI recommande au
gouvernement de « tirer les conséquences
de l’achèvement de l’APO [accord poli­tique de Ouagadougou] au terme des
élections législatives pour procéder à la
reforme de la CEI [commission électorale
indépendante] afin que sa composition
et son fonctionnement soient conformes
aux bonnes pratiques internationales en
la matière.
 »

Il faut comprendre que cette
CEI, largement favorable au pouvoir
actuel, n’est pas conforme « aux bonnes
pratiques internationales
 ».

Selon la CEI, le RDR d’Alassane
Ouattara frôlerait la majorité absolue avec
124 sièges sur 255. Mais les nombreux
recours déposés devant le nouveau Conseil
constitutionnel retardent l’annonce des
résultats définitifs. Dans la commune
abidjanaise d’Attécoubé, la victoire de la
liste RDR est ainsi contestée.

Il faut dire
que l’un des élus serait un commandant
FRCI (ex-rebelle) en activité, connu sous
le nom de Commandant Jaguar. Selon
lebanco.net (19 décembre)
, il faisait
déjà l’objet d’une plainte pour « vol en
réunion
 » et « séquestration ».

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 209 - janvier 2012
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