Survie

Jean Guion : l’hagiographe outragé

(mis en ligne le 13 mars 2012) - Odile Tobner

Quel dommage que vous mélangiez
tout...Il est vrai qu’avec des amalgames
on peut tout démontrer, tout salir, tout
détruire...voire autodétruire !

C’est un peu ce qui arrive à votre
idéal, que je respecte même si cela peut
vous surprendre ! En effet à force de
caricatures (y compris la mienne) vous
êtes de moins en moins crédibles. Vous
insultez, mentez, détournez, sans même
donner à vos (relatives) victimes le droit
de répondre en direct sur votre site.

Enfin on verra ce que vous ferez de ce
message ! Tout comme l’Afrique, et
même le Burkina Faso, ne se résume
pas à Sankara, l’amitié qui me lie à
Stéphane Hessel ne se résume pas à
l’honneur qu’il m’a fait de signer la
préface de mon livre, déjà ancien, sur
Blaise Compaoré, ni à celui de me citer
dans son livre « Danse avec le siècle »
comme étant un de ceux qui lui ont fait
découvrir le Continent !

Stéphane Hessel, cela semble vous avoir
échappé est aussi le président d’honneur
(après Pierre Messmer) de l’Alliance
francophone que je préside et qui défend
les valeurs de la Francophonie. Alliance
francophone qui se bat depuis des
années, entre autres actions culturelles
et humanitaires, pour l’instauration d’un
« Visa Francophone » qui permettrait la
libre circulation des francophones dans
ce qu’on appelle, souvent abusivement,
leur espace !

Quand vous condamnez l’affairisme
et la corruption, qui ne sont pas que
« France-africain », je ne peux que
partager vos analyses à condition, bien
entendu, qu’elles soient objectives et
non « préconçues » !

Et puis pourquoi focaliser votre
énergie sur les conséquences de
ce que vous appelez (à mon sens à
tort) Françafrique ? Pourquoi négliger
la « Chinafrique », « l’Americafrique »
dont vous dénoncez si peu les ravages ?

Vos actions prennent trop souvent la forme
de « lobby » anti-français...Et, même si
parfois je partage vos analyses et suis prêt
à condamner des individus de tous bords et
sans scrupules qui nuisent à l’Afrique, je ne
peux en aucun cas cautionner la globalité
de votre démarche anti-française. Mais,
Dieu merci, vous ne me le demandez pas !

Jean R. Guion

Nous laissons à M. Jean Guion la
responsabilité de ses amabilités à notre
égard, qui ne sont étayées d’aucun fait
précis. Apportons seulement quelques
précisions à des affirmations trop vagues.

Nous sommes allés voir sur le site de
l’Alliance francophone
ce qu’il en était
du « combat » « pour l’instauration d’un
« visa francophone » qui permettrait la
libre circulation des francophones dans
[...] leur espace
 ». Nous avons trouvé que
« Les personnes susceptibles d’obtenir
ce document pourraient appartenir
aux catégories suivantes : Chercheurs
d’institutions publiques et privées ; étudiants
inscrits dans l’enseignement supérieur aux
2è et 3è cycles ; sportifs pour des compétitions
et entraînements ; artistes et créateurs
ayant des raisons professionnelles (travail,
enseignement...) ; hommes politiques ; syn­
dicalistes ; chefs d’entreprise ; journalistes ;
cas exceptionnels comme décès d’un
membre de la proche famille.
 »

C’est exactement la position officielle de
l’État français dans sa politique d’octroi des
visas. L’alliance francophone ajoute, avec
un paternalisme explicite : « Ce document
serait assorti d’un certain nombre
d’obligations de résultats et de restitutions
des connaissances au pays d’origine
. ». Ah
mais, faut pas croire qu’on peut se balader
comme ça librement.

Quant à la « Chinafrique », nous la
traiterons comme la Françafrique le jour
où des hélicoptères chinois tireront sur
une présidence africaine, tueront un chef
d’État africain, lorsque des conseillers
chinois peupleront les entourages des
dictateurs africains, lorsque la monnaie
africaine sera le Yen africain, déposé au
Trésor chinois.

Ce n’est pas encore d’actualité. Nous
laissons donc cette rengaine à ceux,
comme M. Guion, qui aiment écrire
des contes pour endormir les enfants,
où tout est enchanté, comme dans le
Burkina où le train de vie de Compaoré
est « celui d’un ascète » ­ – avec piscine
quand même – où l’on ne trouve pas
trace de népotisme – l’assassinat de
Norbert Zongo, qui avait dénoncé les
agissements du frère de Compaoré,
n’étant que le résultat d’un complot du
loup chinois.

Jean Guion fait Grand officier de l’ordre national du Burkina Faso, des mains du colonel Mamadou Djerma
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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 211 - mars 2012
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