Survie

Le coup de gueule du Parlement européen

(mis en ligne le 12 mars 2012) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Le Parlement européen a adopté, ce 2 février dernier, une résolution, qui a tout d’un coup de gueule : il en a assez de ces dictateurs qui « volent leurs administrés puis déposent leurs gains dans les banques européennes. De nombreux dictateurs, sanctionnés par l’Union européenne (embargos, sanctions économiques, interdictions de visa...), peuvent néanmoins jouir de leurs actifs frauduleusement acquis et déposés dans les institutions du Vieux Continent. Une situation qui nuit à la crédibilité de l’UE et sape sa politique étrangère. Le Parlement a demandé la fin de cet état de fait la semaine dernière.  »

La résolution est explicite. Elle exhorte le Conseil à « veiller à ce qu’il n’y ait pas deux poids, deux mesures lors de l’adoption de mesures restrictives ou de sanctions et que celles-ci s’appliquent quels que soient les intérêts politiques, économiques et sécuritaires » ou encore à veiller « à ce que l’aide étrangère au développement ou à d’autres fins ne serve pas, au bout du compte, à l’enrichissement des dirigeants autoritaires et de leurs proches ».

Les États membres de l’UE devraient aussi « révéler que les dirigeants de régimes frappés de sanctions possèdent des actifs sur leur territoire ainsi que la valeur approximative et la localisation de ces actifs », les identifier et les confisquer, interdire à ces derniers d’avoir des biens ou accès à des services financiers relevant de l’UE. En résumé, le Parlement européen demande la mise en place de mesures réalistes et la fin de l’hypocrisie de la diplomatie européenne en cessant tout soutien ou laxisme complice envers les dictateurs, tout en étant attentif à épargner les populations.

Qu’on se rassure, cette résolution a une simple valeur de recommandation auprès du Conseil de l’UE uniquement. Pas de quoi effrayer le gouvernement français qui a de quoi se sentir visé à bien des égards.

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