Ce devait être le discours fondateur de la politique de coopération du futur quinquennat de François Hollande.
Planifiée pour le 6 avril, l’intervention d’une heure devait être prononcée à l’issue d’une journée de débats avec des ONG, marquant la volonté du candidat de donner du contenu aux promesses d’une nouvelle politique de coopération, avec l’Afrique en particulier.
Peu disert jusque là sur le sujet, à l’exception de quelques interviews dans la presse spécialisée (Jeune Afrique, Afrik. com) François Hollande s’est trouvé empêtré par des positionnements peu clairs, contradictoires, voire conservateurs (sur la Côte d’Ivoire, les bases militaires françaises), sans être vraiment aidé par ses troupes (comme Laurent Fabius, en visite au Togo et au Gabon en décembre).
Poussé, y compris par ses adversaires (tel Alain Juppé, dans une interview à Jeune Afrique en mars dernier) à se positionner sur certains sujets clés comme la diplomatie vis-à-vis des dictatures, les bases militaires, le franc CFA, François Hollande se devait de clarifier ses intentions. Las, si l’entourage de Hollande, ses conseillers sur les questions de coopération ont bien joué le rôle de la discussion avec la société civile, invitant même Survie à une rencontre avec le candidat le 12 mars, à quelques encablures du mois d’avril et de la dernière ligne droite de la campagne, la démarche s’est interrompue. Place aux « vrais » sujets de campagne : l’immigration, la sécurité, la dette.
Officiellement pour des raisons d’agenda liées aux conséquences de l’affaire Merah dans le calendrier de campagne, la rencontre du 6 avril avec les ONG sur la coopération internationale a été annulée par l’équipe du candidat.
Et par là même le discours tant attendu, la vision du candidat, ses propositions, etc. L’intégrisme islamique a décidément bon dos dans cette campagne.