Libération faisait vendredi 1er juin sa Une sur les 15 missiles Mistral français dont disposaient les Forces armées rwandaises au moment du déclenchement du génocide rwandais.
Contrairement à ce que prétendent les négationnistes depuis 1994, les extrémistes hutu avaient en effet en leur possession l’équipement nécessaire pour abattre l’avion présidentiel le 6 avril, signal de déclenchement du génocide des Tutsi.
C’est en effet ce que confirme la « note » exhumée par la journaliste Linda Melvern dans les archives de l’ONU, dont faisait état le quotidien. Cette information en Une a été largement reprise et met en défaut Hubert Védrine pour ses déclarations mensongères de janvier dernier (ce que nous avions déjà signalé, Billets n°210, février 2012).
Le journal donne une juste importance à cette information « explosive », bien qu’elle ne soit pas nouvelle : ce document officiel de l’ONU vient en fait prouver cette information publiée par Human Rights Watch dès décembre 1994, et reprise dans le rapport de la mission Quilès en 1998, et en précisant cette fois qu’il s’agit de missiles sol-air. On attend des nouvelles autorités françaises qu’elles ouvrent les archives pour expliquer la fourniture de ce type d’armes. D’autant que leur utilisation avait été exclue par le rapport d’expertise balistique remis aux juges Trévidic et Poux en janvier dernier, sous prétexte que ces équipements n’étaient pas disponibles à l’exportation à l’époque...
Le fac-similé de la note de l’ONU est téléchargeable ici :
Il est intéressant de constater que la page d’inventaire des armes des Forces armées rwandaises de l’époque est datée du 6 avril 1994, jour de l’attentat mortel contre l’avion du président Habyarimana.