« C’est frappant de constater que les élites françaises, qu’elles soient de droite ou de gauche, n’ont pas développé une idée de l’Afrique qui soit à la mesure des mutations au seuil duquel se trouve ce continent.
Il y a un décalage extraordinaire entre ces mutations, les connaissances que nous en avons et les politiques rétrogrades mises en place par les gouvernements français. De ce point de vue, il faudrait que l’Afrique reprenne l’initiative.
L’heure est venue de mettre un terme à la Françafrique. Le démantèlement de ce système de corruption mutuelle entre les élites africaines et les classes prédatrices africaines francophones sera le résultat des forces africaines organisées, en solidarité, bien entendu, avec des forces similaires qui, en France, veulent voir la fin de ce système scélérat. »
Achille Mbembe, historien et politologue Camerounais (Le Soleil, 15 mai)