Survie

Cameroun : pas touche à ma corruption

(mis en ligne le 11 juillet 2012) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Au Cameroun, le régime multiplie les
gestes de bonne volonté en termes de
lutte contre la corruption... tant que cela
ne dépasse pas les effets d’annonce.
Des rapports officiels peuvent ainsi
être publiés, l’important est qu’aucune
disposition ne soit mise en œuvre.

C’est ce qu’ont voulu dénoncer des
militants de l’ADDEC (Association
pour la défense des droits des étudiants
du Cameroun) et du tout jeune Collectif
étudiant « Sauvons l’Université de
Yaoundé II-Soa
 ». Ceux-ci réclamaient
la démission du recteur, du doyen de
la faculté des sciences économiques et
de gestion et du doyen de la faculté des
sciences juridiques et politiques.

Cette
université, épinglée par un rapport récent
du Conseil de discipline budgétaire et
financier (CDBF) du Contrôle supérieur
de l’Etat (CONSUPE), notamment pour
copinage dans les marchés publics de
l’université. Résultat : arrestation... des
leaders étudiants, bastonnés et emmenés
dans un lieu inconnu, le 29 juin, tandis
que la police envahissait le campus
pour contenir la grogne estudiantine.

De quoi alimenter l’émission de RFI
animée par Juan Gomez, qui prévoyait
d’organiser le débat du 4 juillet sur la
lutte contre la corruption directement
depuis Yaoundé.

Mais cette émission laisse trop
librement s’exprimer les auditeurs,
bien moins faussement naïfs que les
journalistes de la chaîne radio sur la
réalité des institutions camerounaises.
La perspective d’entendre trop de
témoignages affirmant que le plus
corrompu des Camerounais reste
sans doute le chef de l’Etat, n’a pas
dû réjouir le régime : Juan Gomez et
son équipe n’ont tout simplement pas
obtenu leur visa.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 215 - juillet-août 2012
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