Les deux pays scandinaves viennent d’annoncer qu’elles s’apprêtaient à juger des présumés génocidaires rwandais présents sur leur sol. Après la Belgique, l’Allemagne et la Suisse, voici deux nouveaux pays européens qui prennent leurs responsabilités en déférant devant la justice des personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
Cette décision courageuse souligne les lenteurs de la justice française qui, à ce jour, n’a encore jamais déféré devant une cour d’assise un seul des présumés génocidaires présents sur le sol français. Les plaintes ne manquent pourtant pas. Même si la création du « pôle d’enquêteurs spécialisés pour crimes contre l’humanité » au TGI de Paris a pu soulever quelques espoirs, les familles de rescapés attendent toujours.
D’aucuns avaient cru que l’arrivée d’un gouvernement de gauche en France et la nomination de Madame Taubira comme ministre de la justice pouvaient changer la donne. Le Collectif des parties civiles rwandaise (CPCR) avait attiré l’attention, dès sa nomination, de la nouvelle Garde des Sceaux, sur l’inertie de la justice française.
Malgré une relance, le ministère n’a toujours pas réagi. Christiane Taubira, s’était pourtant rendue au Rwanda pour exprimer son soutien aux victimes.
Dix-huit ans après, il est temps que les présumés génocidaires rwandais vivant en France soient jugés. La Norvège et la Suède nous montrent le chemin.