« Le conseil de surveillance et les journalistes du Monde se sont prononcés négativement, début septembre, sur un projet d’édition internationale présenté par Louis Dreyfus, président du directoire du Groupe Le Monde. Ce chantier, encore au stade d’ébauche, vise à faire imprimer le quotidien dans plusieurs pays africains, avec une page dédiée au pays en question.
Rien d’extraordinaire, si ce n’est que Jean-Paul Pigasse, communicant de Denis Sassou Nguesso, a largement alimenté la réflexion. Le patron des Dépêches de Brazzaville, par ailleurs oncle de Matthieu Pigasse, actionnaire du Monde (...), aurait proposé d’imprimer le journal dès d’octobre pour le distribuer en Afrique centrale (...). Mais Louis Dreyfus a reculé devant l’opposition de la Société des rédacteurs du Monde (SRM) qui s’est notamment interrogée sur l’étanchéité existant entre le financement des Dépêches de Brazzaville et la présidence congolaise. Elle s’oppose également à toute impression dans un pays dont la situation des Droits de l’homme demeure plus que contestable. » (Lettre du continent n°643).
On ne peut que saluer la décision de la Société des rédacteurs du Monde d’écarter définitivement Jean-Paul Pigasse qui, plus que le communicant de Sassou, est la voix de son maître.
Un « journaliste » en laisse connu pour ses éditos gravement laudateurs pour Sassou mais surtout diffamatoires pour les associations à l’origine de l’affaire dit des Biens mals acquis : Survie, Sherpa et Transparence International.
Une position qui malheureusement n’empêche pas la publication de suppléments payés à prix d’or, tout à la gloire de pays sous le joug des pires kleptocrates, le Cameroun par exemple.