Nuhu Ribadu, l’ancien chef de l’agence
nigériane anti-corruption (EFCC) vient
de publier un rapport officiel sur le
secteur pétrolier au Nigeria. Réputé
incorruptible, Ribadu avait dénoncé,
il y a quelques années, « une grande
banque française pivot du blanchiment
au Nigéria » après un rapport sur le
secteur financier.
Son nouvel ouvrage
suscite, d’ores et déjà, de vives réactions
de la part des entreprises mises en
cause et révèle un détournement de la
rente, stupéfiant par son ampleur entre
2005 et 2011. Même les militants anti-corruption n’en reviennent pas.
Selon
l’AFP, le rapport indique que le pays a
perdu 29 milliards de dollars à cause de
prix inférieurs à ceux du marché dans
la vente de gaz à la compagnie The
Nigeria Liquefied Natural Gas, dont
Shell, Total, ENI et la société nationale
de pétrole NNPC sont actionnaires.
Que plus de six milliards de dollars de
revenus annuels sont perdus à cause de
vols massifs de pétrole brut. Que 4,6
autres milliards ont disparu à cause
d’écarts de prix dans la vente de brut
pour le marché national et que près
de 3 milliards de royalties pétrolières
n’ont jamais été versées à l’Etat.
Au
total, c’est près de 43 milliards de dollars
escamotés en seulement six ans ! Soit
dit en passant, ce sont les techniques de
détournement qui ont été employées de
longue date au Gabon par Elf-Aquitaine,
rachetée depuis par Total.