Survie

Bolloré : touche pas à mon huile de palme !

rédigé le 7 janvier 2013 (mis en ligne le 16 janvier 2013) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Dans son article « Au Cameroun, l’huile
chasse la forêt
 » publié le 2 mars 2012
dans Libération
, la journaliste Fanny
Pigeaud avait parlé du projet d’Herakles
Farms et des résistances locales.

L’illustration, un cliché de la photographe
Isabelle Alexandra Ricq pris en 2009
dans les plantations de palmiers à huile
de la Socapalm, une société camerounaise
contrôlée partiellement par le groupe
Bolloré, était accompagnée d’une légende
évoquant ce contrôle et précisant que
« cette activité entraîne déforestation
et expropriations
 ».

Trop pour Bolloré,
toujours aussi chatouilleux quant à son
image, et qui reste dans une stratégie
d’intimidation judiciaire vis-à-vis des
journalistes susceptibles de faire leur
métier (Billets n° 192, juin 2010 ; n°205,
septembre 2011
...) : ce fleuron industriel
de la Françafrique a une nouvelle fois
déposé une plainte en diffamation,
fondée sur la légende de cette photo et
le lien qu’il y voit avec le propos plus
général de l’article, contre la journaliste
et le directeur de publication de Libé.

Actuellement, l’association Sherpa, mais
aussi le reporter Benoît Collombat de
France Inter et l’ex-journaliste de Rue 89,
David Servenay, ainsi que son directeur
de publication, Pierre Haski, sont aussi
visés par des plaintes en diffamation du
groupe Bolloré au sujet de la Socapalm.

Comme pour Fanny Pigeaud, le groupe
s’est constitué partie civile, entraînant la
désignation d’un juge d’instruction, ce qui
allonge les procédures... et en augmente
potentiellement les coûts. Tout cela
ressemble fort à des poursuites bâillons...

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 220 - janvier 2013
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