Survie

Observatoire, y’a rien à voir !

rédigé le 6 janvier 2013 (mis en ligne le 16 janvier 2013) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

L’association de juristes Sherpa vient de
claquer la porte des Observatoires de la
santé d’Areva au Gabon et au Niger
. Créés
pour répondre aux menaces de poursuites
judiciaires que Sherpa avait brandies
en 2007, leur bilan vient confirmer
les craintes des ONG qui, comme la
CRIIRAD, dénonçaient un « écran de
fumée
 » et avaient refusé de cautionner
le dispositif.

Celui-ci avait, dès le départ,
peu de chance d’entraîner une réelle
reconnaissance des préjudices subis, étant
limité aux anciens travailleurs et prenant
pour référence une liste obsolète des
pathologies professionnelles. A ce jour,
si l’on excepte les retombées médiatiques
exploitées par le géant du nucléaire, le
bilan est même quasiment nul.

Après
plusieurs années d’une véritable course de
lenteur, Areva se targue d’avoir offert un
examen médical à 800 anciens travailleurs
(chiffre qui reste à vérifier). Mais si deux
familles (seulement) d’expatriés français
ont été indemnisées, aucun Africain ne l’a
été à ce jour. Selon Alain Acker, directeur
médical du groupe Areva (« C’est pas
du vent
 », RFI, 23 décembre 2012), il
faut encore attendre que la totalité des
anciens mineurs aient été examinés, ce
qui ne serait pas fait avant 2014, après
quoi les dossiers qui auront passé le filtre
du conseil d’administration tripartite des
Observatoires seront examinés par des
médecins, lesquels pourront « statuer sur
les dossiers présentés
 ».

Alain Acker ne
précise pas combien de temps dureront les
nouvelles phases de cette usine à gaz. Une
chose est sûre, entre ceux qui auront été
évincés et ceux qui seront déjà morts, les
élus seront peu nombreux.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 220 - janvier 2013
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